Des thèmes passionnants et parfois mal connus confèrent au livre, La salle de bal son originalité. Malheureusement, à cause de personnages passifs et d’une intrigue plate, le roman ne m’a pas convaincue.

Intrigue
Ella est hospitalisée à l’asile d’aliénés de Sharston, un établissement qui vit en autarcie grâce au dur travail des pensionnaires. Seul point lumineux dans leur vie : le bal hebdomadaire. Ella rencontre John, mais ils ne peuvent pas se retrouver en dehors de ces quelques heures ; les hommes travaillent à l’extérieur, les femmes travaillent à l’intérieur.
Le livre recouvre une multitude de thèmes : les soins psychiatriques au début du XXe siècle, l’enfermement des femmes quand elles ne sont pas assez dociles, le mouvement eugéniste qui existait en Angleterre à cette époque (mouvement soutenu par un dénommé Winston Churchill).
La fin m’a touchée, mais il manque quelque chose pour que La salle de bal soit passionnant, sans doute une réelle intrigue ou des personnages moins passifs.
L’univers narratif
Le récit se déroule dans l’asile d’aliénés. L’auteur s’est inspiré de l’asile de Menston (site en anglais) créé en 1888 et fermé en 2003.
Les personnages
#Ella
Elle a été enfermée pour avoir brisé une fenêtre sur son lieu de travail. Le lecteur comprend que sa vie précédente était à peine meilleure.
#John
Il souffre de « mélancolie », il ne se révolte pas, du moins jusqu’à ce que…
#Clem
Son père espère la guérir de… son refus d’épouser l’homme qu’il lui a choisi. Elle attire l’attention du Dr Fuller, et ce ne sera pas pour le meilleur.
#Charles Fuller
Homme et médecin médiocre, il refuse de se voir tel qu’il est. Dévoré d’ambition, il rêve de se faire remarquer et la société eugénique britannique pourrait être un tremplin.
Style
Incipit :
« C’était une belle et douce journée. Elle marchait lentement, prudente sur le chemin semé d’ornières. De chaque côté se déployaient des prés, et dans ces prés, du bétail paraissait au soleil. Les fleurs d’été poussaient librement dans les fissures des murets éboulés. Le paysage était vert. Quelque part en bordure des choses elle sentait l’odeur de la mer. »
Citations :
« Notre tâche… en vérité, à la Société eugénique, est d’étudier toutes les méthodes possibles pour empêcher la décadence de la nation, et quand cet objectif sera atteint, il deviendra évident que non seulement la lutte sera longue et ardue, mais que notre première préoccupation devrait être de commencer sur des bases justes. »
« Il est notable, poursuivit Darwin1, que les sections de la communauté qui parviennent le moins bien à gagner leur vie se reproduisent plus rapidement que les bénéficiaires de salaires plus élevés ; et, en second lieu, qu’une proportion considérable de cette strate la plus pauvre, s’en extrait ou s’y enfonce à cause de quelque force ou faiblesse innée de l’esprit ou du corps, avec pour résultat que les membres de cette classe mal payée ont en moyenne, et de façon inhérente, moins de capacités que les mieux payés. »
(1) Il s’agit de Léonard Darwin, quatrième fils de Charles Darwin
Mon avis en résumé
Ce que vous aimerez :
- Les thèmes : psychiatrie au début du siècle dernier, eugénisme
- Les explications à la fin du livre
Ce que vous regretterez (ou pas) :
- Une intrigue plate
Mes notes
Univers narratif | 5,0/5 |
Personnages | 3,0/5 |
Intrigue | 3,0/5 |
Écriture | 4,0/5 |
Moyenne | 3,8/5 |
Info-livre : La salle de bal par Anna Hope

Editeur : Folio
ISBN : 978-2-07-282447-0
Pages : 448
Date de parution : 04/04/2019
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