Depuis quelques années, des livres paraissent sur l’après Deuxième Guerre mondiale. Une guerre commence des décennies avant le conflit et ses conséquences perdurent. J’ai regroupé ici des chroniques qui en donnent un aperçu.
Dans les années 1930
Se battre, à ses risques et périls, ou alors plier, ce qui est plus facile et aussi plus acceptable, du moins à court terme.
L’ordre du jour – Éric Vuillard
Une approche originale, mais personnelle de journées historiques. Il faut lire L’ordre du jour pour comprendre les mécanismes mis en œuvre qui ont conduit à une seconde Guerre mondiale. Le livre a reçu le prix Goncourt 2017.
La nuit des longs couteaux
La mort sur la conscience — Anne Perry
Certes, Elena Standish fait partie du MI6, mais La mort sur la conscience d’Anne Perry est davantage un roman noir qu’un roman d’espionnage. Il tire sa force des tensions qui existent en Europe dans les années 1930. C’est un récit addictif dont on tourne les pages l’une après l’autre.
En Finlande
Les guerriers de l’hiver — Olivier Norek
Lisez Les guerriers de l’hiver d’Olivier Norek parce que ce n’est pas qu’une histoire du passé. En parlant de la guerre russo-finlandaise, survenue au début de la Deuxième Guerre mondiale, l’auteur évoque des centaines de milliers de soldats morts.
La débâcle et l’exode
L’autrice, Irène Némirovsky; a disparu à Auschwitz en 1942
Suite française — Irène Némirovsky
C’est un roman, mais avec une charge émotionnelle particulière. Disparue à Auschwitz en 1942, Irène Némirovsky n’a eu le temps de terminer que deux livres de sa Suite française : Tempête en juin et Dolce. Elle a raconté ce que les Français ont vécu quelques mois auparavant : la débâcle, la défaite, l’occupation.
Pierre Lemaitre
Miroir de nos peines — Pierre Lemaitre
Le 3 septembre 1939, le Royaume-Uni déclare la guerre à l’Allemagne. Le 10 mai 1940, les allemands envahissent la Belgique. Des millions de civils se jettent sur les routes pour fuir, c’est l’exode. L’armée allemande entre dans Paris le 14 juin.
Pendant la guerre
En France
Des gens disparaissaient
Dora Bruder – Patrick Modiano
« Paris
On cherche une jeune fille, Dora Bruder, 15 ans, 1m55, visage ovale, yeux gris-marron, manteau sport gris, pull-over bordeaux, jupe et chapeau bleu marine, chaussures sport marron. Adresser toutes indications à M. et Mme Bruder, 41 boulevard Ornano, Paris. »
Il y avait aussi des monstres
L’affaire Léon Sadorski — Romain Slocombe
Léon Sadorski a sa conscience pour lui, il est policier aux Questions juives, il fait son travail correctement en traquant juifs et communistes.
Des personnes ont lutté pour sauver des juifs
Ils se lisent comme des romans, même s’ils n’en sont pas
Ceux du Chambon — Matz — Kanellos Cob — Kathrine Avraam
Le Chambon-sur-Lignon, le village des Justes, a hébergé entre mille et trois mille juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ceux du Chambon raconte l’histoire d’une famille qui a confié ses enfants à des Chambonnais
Le village des Justes — Emmanuel Deun
« Nous résisterons lorsque nos adversaires viendront exiger de nous des soumissions contraires aux ordres de l’Évangile. Nous le ferons sans crainte comme aussi sans orgueil et sans haine. Le devoir des chrétiens est d’opposer à la violence exercée sur leurs consciences les armes de l’esprit. »
Le Chambon sur-Lignon est cité dans le roman de Romain Gary, Les cerfs-volants.
En Allemagne
Histoire de bourreaux
Erika Sattler – Hervé Bel
Encore une histoire sur la Seconde Guerre mondiale ? Oui, mais côté allemand.Le point de vue d’Erika Sattler, une femme nazie que je vois comme une psychopathe (manque de remords et de comportements humains).
La mort est mon métier — Robert Merle
Découvrez Rudolf Lang, commandant d’Auschwitz, il obéit aveuglément à son chef, Heinrich Himmler. Ces deux nazis à l’obsession déshumanisée ont à leur actif des millions de disparus. La mort est mon métier est un récit glaçant de ce que l’humanité a de plus sombre.
En Europe
Anthony Doerr évoque la guerre du point de vue français, mais aussi du point de vue allemand.
Toute la lumière que nous ne pouvons voir — Anthony Doerr
Le livre débute avant la Deuxième Guerre mondiale et se termine en 2014. Il entraîne le lecteur à Paris, Berlin, sur le front de l’Est et bien sûr à Saint-Malo.
Au Japon
À cette époque, le Japon vivait dans le fanatisme. Une situation très bien expliquée par Akira Mizubayashi.
Reine de cœur d’Akira Mizubayashi
Au Japon et à Paris pendant la Deuxième Guerre mondiale, et de nos jours. Et j’ai beaucoup apprécié la description de la vie des Japonais pendant la guerre, car c’est rarement évoqué dans la littérature.
Suite inoubliable — Akira Mizubayashi
À trente-six ans, Hortense Schmidt est luthière à Tokyo. Elle passe une unique nuit d’amour avec Ken Mizutani, avant que ce dernier rejoigne les troupes japonaises à la toute fin de la Deuxième Guerre mondiale.
Ceux qui ont espéré trouver refuge en France
Poignant
Idiss – Robert Badinter
Robert Badinter raconte une vie particulière, celle de sa grand-mère qui a fui son shtetl bessarabien pour gagner Paris. Sa famille croyait y trouver un refuge contre les massacres.
Ceux qui ont fui les persécutions
À Vienne, Wilhelm et Almah Rosenheck fuient leur pays
Les déracinés — Catherine Bardon
Entre 1940 et 1945, la République dominicaine a accueilli environ 5000 juifs, 500 d’entre eux se sont retrouvés à Sosúa où vivent encore aujourd’hui les descendants de ces colons.
Vivre avec le remords
Le Ghetto intérieur – Santiago Amigorena
Bien sûr, il avait proposé à sa mère de venir le rejoindre, lui avait écrit à ce sujet à maintes reprises. Mais il aurait pu aller la chercher, ou alors écrire à son frère. Et ça, il ne l’a pas fait.
Après la guerre
Comment les gens ont-ils vécu l’après-guerre ?
En France
Il a fallu attendre, espérer le retour de ceux qui étaient partis dans les camps
La douleur — Marguerite Duras
En 1945, une femme attendait son mari Robert L., arrêté par la Gestapo et envoyé en camp de concentration. Elle s’occupait comme elle pouvait, essayait d’être utile même si je n’ai pas très bien compris comment.
En Allemagne
Qui étaient tous ces gens qui travaillaient dans les camps ? Tous des monstres ?
Le liseur — Bernhard Schlink
Le liseur de Bernhard Schlink, c’est une histoire d’amour, mais c’est surtout l’histoire de la génération d’Allemands née pendant ou après la Deuxième Guerre mondiale et qui doit se confronter à la génération précédente, celle de leurs parents, qui a commis ou laissé commettre les pires des crimes
Le saviez-vous ? Un organisme a été créé à Bad Arolsen pour documenter et archiver les persécutions des nazis.
Le bureau d’éclaircissement des destins — Gaëlle Nohant
Le bureau d’éclaircissement des destins de Gaëlle Nohant suit Irène dans sa quête pour retracer le passé des disparus dans les camps de concentration de la Seconde Guerre mondiale et retrouver leurs descendants. En leur remettant des objets sans valeur ayant appartenu aux défunts, elle redonne une voix aux victimes.
En Autriche
Les silences de Dunkelblum — Eva Menasse
Les silences de Dunkelblum, d’Eva Menasse, vous plonge dans un village autrichien en 1989 où les secrets du passé nazi sont enfouis. Eva Menasse tisse une toile complexe de secrets et de révélations, bien que la narration fragmentée rende la lecture exigeante.
Les descendants de victime
Quand tu écouteras cette chanson — Lola Lafon
« Il ne pourra se contenter d’exister. Il héritera d’un devoir : celui de vivre plus fort, pour et à la place des disparus. »
La carte postale — Anne Berest
Que signifie être juif en 2021 ? Dans La carte postale, Anne Berest répond que c’est être le descendant d’une famille disparue dans les camps de concentration.
Et ceux des persécuteurs
Enfant de salaud — Sorj Chalandon
À une époque où disparaissent les derniers témoins des atrocités commises par les nazis, des enfants ou petits-enfants interrogent leur filiation. Sorj Chalandon sur le rôle d’un père « qui était du mauvais côté » pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui fait du narrateur un enfant de salaud.
Magnus — Sylvie Germain
Frantz-Georg n’a que cinq ans quand il tombe malade. Il ne se souvient de rien. Il se raccroche à ce que sa mère lui raconte, c’est un peu flou pour lui, comme pour le lecteur. Le lecteur comprend avant lui où et quand il est né, ce que ses parents font.
Et les Américains ?
Ils sont nombreux à être revenus après le débarquement.
Débarquer — Hugo Boris
On voit Andrew agir le matin du débarquement et on le retrouve des décennies plus tard, devenu un vieux monsieur de 90 ans.
À vous maintenant
Quel est le livre qui vous a le plus marqué(e) ? Dites-le-moi en commentaires.
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Bonjour.
Merci pour cette chronique fort bien documentée.
Le livre de Sandra Kalniete raconte l histoire de sa famille lettone reléguée en Sibérie.
Incontournable pour appréhender l’histoire des Lettons pendant et après la 2eme guerre mondiale :
En escarpins dans les neiges de Sibérie.
Bien à vous
Je ne connaissais pas. Merci beaucoup
Bonjour,
Un avis de lecture sur notre site des Amis de la Bibliothèque de Semoy (Loiret).
https://asso-semoy.fr/escarpins-neiges-siberie.html
Belle journée
PommeBleu
Effectivement, ce livre est tentant. Hop dans ma WishList. Merci