Le jeune homme — Annie Ernaux

Un livre d’Annie Ernaux est toujours un évènement, mais l’autrice ne se laisse pas approcher facilement. Le jeune homme, un petit livre d’une quarantaine de pages, se lit rapidement et éveille la curiosité.

Une histoire personnelle

À cinquante-quatre ans, la narratrice vit une histoire d’amour avec un étudiant de vingt-cinq ans. Elle en analyse les faits avec son habileté coutumière.

Un style épuré

Aucun doute, Annie Ernaux va droit au but et n’a pas besoin d’aligner les phrases pour se faire comprendre.

« Avoir un métier avait été la condition de ma liberté, le demeurait par l’incertitude du succès de mes livres, même si je convenais que la vie d’étudiante m’avait paru plus riche et plaisante. »

D’accord, mais c’est quelque chose que vous saviez déjà, non ?

« Mais je savais en regardant ce couple de gens mûrs, que si j’étais avec un jeune homme de vingt-cinq ans, c’était pour ne pas avoir devant moi, continuellement, le visage marqué d’un homme de mon âge, celui de mon propre vieillissement. »

Les hommes le vivent depuis longtemps, les femmes en éprouvent moins le besoin.

Mais le fond ?

Il n’y a pas vraiment de fond dans ce livre. L’originalité pourtant réside dans le fait qu’une femme assume un comportement plus masculin que féminin.

L’émotion est absente

L’analyse est froide, comme une dissection de grenouille dans une salle de lycée. Mais je pense que c’est voulu. Un reproche que j’avais déjà fait dans ma chronique de La place.

Et là, je plaide coupable parce qu’il est probable qu’Annie Ernaux a écrit une œuvre plutôt que des livres qui se lisent séparément. Il me reste donc à en lire d’autres. Ce livre a eu le mérite d’éveiller ma curiosité et de me donner envie de lire L’évènement ou Les années.

Mon avis en résumé

À lire si vous aimez les livres de l’auteur, sinon, il vaut mieux la découvrir avec d’autres livres. Quant à moi, je suis décidée à continuer de découvrir Annie Ernaux.

Info-livre : Le jeune homme par Annie Ernaux