Tout le talent de Pilar Quintana apparaît dans sa façon de raconter une histoire, sans pathos, mais de manière tellement précise que j’ai eu envie de tourner les pages de Nos abîmes pour en savoir plus, pour comprendre ce qui se jouait entre les personnages. Envie de tourner les pages d’un roman plutôt contemplatif, curieux, non ?

Service Presse
L’intrigue
Claudia raconte l’histoire de sa famille, de ce qu’elle en a compris alors qu’elle avait huit ans : son papa qui travaillait beaucoup au supermarché dont il était le propriétaire, sa jolie maman, plus jeune que papa, qui fait du mieux qu’elle peut (pas vraiment beaucoup) pour s’occuper de sa fille, entre son jardin de plantes et ses magazines. Sa maman retrouve le sourire quand elle rencontre Gonzalo, mais son entourage réalise vite ce qui arrive et intervient, elle passe désormais son temps au lit à feuilleter ses magazines.
La deuxième partie voit Claudia grandir trop vite, la famille est entourée d’abîmes, au sens propre comme au figuré. L’angoisse monte pour le lecteur qui pressent un drame.
La troisième partie montre le retour à la normale, ou plutôt au statu quo.
J’ai aimé que l’intrigue ne se concentre que sur un seul thème de l’histoire, au point de le faire sentir et ressentir.
Le thème
- Famille dysfonctionnelle
L’univers narratif
Bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler d’un huis clos, je l’ai ressenti comme tel : tout ce qui vient de l’extérieur ne semble pas avoir de prises ou alors renforcer les thèmes autour de la dépression, des disparitions volontaires ou non.
L’intrigue se déroule en Colombie et de nombreuses descriptions intensifient l’atmosphère oppressante.
Les personnages
#Claudia, la maman
Une jolie jeune femme qui paraît égoïste, mais ce n’est pas si simple. Docile, elle a accepté un mariage qui ne lui convenait pas. Elle veut s’occuper de sa fille, elle en est incapable. Elle est obsédée par les disparitions mystérieuses (une jeune femme dans son passé, Karen Carpenter, ainsi que Nathalie Wood).
#Claudia, la fillette
Elle ressent ce qui se passe plus qu’elle ne le comprend. Elle se réfugie auprès d’une sublime poupée, Paulina.
Le style
Il laisse la place à l’émotion et sublime une histoire somme toute banale. Une réussite totale.
Incipit :
« Dans l’appartement, tant de plantes coexistaient qu’on le surnommait “la jungle”.
Le bâtiment semblait extrait d’un vieux film de science-fiction. Des formes plates, des surplombs, beaucoup de gris, de grands espaces ouverts, de larges fenêtres. »
Citation :
« Quand je rentrais de l’école, je la trouvais au lit avec un magazine. Je déjeunais et elle feuilletait les pages. Je faisais mes devoirs et elle feuilletait les pages. Je regardais Sésame Street et elle feuilletait les pages. »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- Le thème du livre
- La manière dont l’histoire est traitée
- Les descriptions et le style
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)
- Un livre un peu contemplatif
Mes notes
Univers narratif | 5,0/5 |
Personnages | 5,0/5 |
Intrigue | 4,0/5 |
Style | 4,5/5 |
Moyenne | 4,6/5 |
Lecture un peu exigeante
Un des meilleurs livres du moment (2022)
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Sigrid Undset

Info-livre : Nos abîmes par Pilar Quintana

Editeur : Calmann-Levy
ISBN : 270218426X
Pages : 320
Date de parution : 05/01/2021
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