C’est, paraît-il, un bon cru. Je le confirme. Mais est-ce que j’ai retrouvé le plaisir de lecture de Stupeurs et tremblements ? Non. Premier sang plaira aux fans de l’auteur pour son écriture, sa légèreté et sa facilité de lecture, mais il reste superficiel, même si, après tout, c’est un conte.

L’univers narratif
Tout le monde le répète, Premier sang est un conte, à commencer par l’émission littéraire Le Masque et la Plume qui précise « conte familial ». La définition (imaginaire, oralité) que j’avais dans la tête ne correspondait pas à Premier sang, pas plus qu’aux autres livres d’Amélie Nothomb, d’ailleurs. Jusqu’à ce que je tombe sur cette définition :
Selon Vial, on peut qualifier de conte « tout récit qui atteste de la part de l’écrivain l’intention d’isoler dans la multitude des traits qui constituent un événement ou le destin d’une personne, un élément et de déblayer au profit de cet élément unique » Source : Wikipédia.
Dans ce sens, c’est un conte, effectivement, donc oubliez l’univers narratif, il n’est pas décrit.
L’histoire
Amélie Nothomb raconte la jeunesse de son père à la première personne du singulier. Le récit commence au moment où Patrick Nothomb est conduit devant le peloton d’exécution par les rebelles qui ont pris Stanleyville en otage. Le lecteur devra attendre la fin du livre pour savoir ce qu’il advint du consul.
Entretemps, le narrateur, Patrick Nothom, donc, entreprend de parler de son enfance, entre une mère indifférente et une grand-mère maternelle attentionnée. Le grand-père décide qu’il faut que cet enfant s’endurcisse, il a la curieuse idée de l’envoyer dans sa famille paternelle où le patriarche, vaniteux et narcissique, ne s’intéresse pas suffisamment à ses enfants pour réaliser qu’il les affame. Patrick, maltraité par ses oncles, de son âge ou à peine plus âgés, adore se retrouver dans cette famille parce qu’il y rencontre d’autres enfants.
C’est la limite du conte : je ne suis pas très emballée par l’explication. Cette partie, très agréable à lire, est la plus superficielle.
Les dernières pages du livre sont les plus intéressantes, le narrateur raconte comment il s’y est pris pour dissuader les rebelles de les tuer tous. Lui, le taiseux, a parlé et parlé encore, se répétant parfois quand il ne savait plus quoi dire :*
« — Vous avez déjà dit ça.
Il fallait répondre :
— C’est pour les nouveaux arrivants.
Car le cercle des palabres ne cessait de s’élargir. »
Il relate aussi comment il a inventé une excuse culturelle pour dissimuler une faiblesse qui aurait pu lui être fatale.
Le style
Incipit :
« On me conduit devant le peloton d’exécution. Le temps s’étire, chaque seconde dure un siècle de plus que la précédente. J’ai vingt-huit ans. »
Mon avis en résumé
Ce que vous aimerez :
- Un conte facile à lire
- Le style de l’auteur
Ce que vous regretterez (ou pas) :
- Un conte, un peu superficiel
Mes notes
Univers narratif | 1,0/5 |
Personnages | 4,0/5 |
Intrigue | 4,0/5 |
Style | 4,5/5 |
Moyenne | 3,4/5 |
Et vous, qu’avez-vous pensé de cet incontournable de la rentrée littéraire ? A lire ou pas ? Dites-le en commentaires.
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Info-livre : Premier sang par Amélie Nothomb

Editeur : Albin Michel
ISBN : 978-2-226-46538-2
Pages : 180
Date de parution : 18/08/2021