Premier sang — Amélie Nothomb

C’est, paraît-il, un bon cru. Je le confirme. Mais est-ce que j’ai retrouvé le plaisir de lecture de Stupeurs et tremblements ? Non. Premier sang plaira aux fans d’Amélie Nothomb pour son écriture, sa légèreté et sa facilité de lecture, mais il reste superficiel, même si, après tout, c’est un conte.

A l'arrière-plan, un arbre de la savane africaine, au premier plan, la couverture du livre d'Amélie Nothomb, Premier sang
Premier sang, un conte…

L’histoire

Amélie Nothomb raconte la jeunesse de son père à la première personne du singulier. Le récit commence au moment où Patrick Nothomb est conduit devant le peloton d’exécution par les rebelles qui ont pris Stanleyville en otage. Le lecteur devra attendre la fin du livre pour savoir ce qu’il advint du consul.
Entretemps, le narrateur, Patrick Nothom, donc, entreprend de parler de son enfance, entre une mère indifférente et une grand-mère maternelle attentionnée. Le grand-père décide qu’il faut que cet enfant s’endurcisse, il a la curieuse idée de l’envoyer dans sa famille paternelle où le patriarche, vaniteux et narcissique, ne s’intéresse pas suffisamment à ses enfants pour réaliser qu’il les affame. Patrick, maltraité par ses oncles, de son âge ou à peine plus âgés, adore se retrouver dans cette famille parce qu’il y rencontre d’autres enfants.
C’est la limite du conte : je ne suis pas très emballée par l’explication. Cette partie, très agréable à lire, est la plus superficielle.

Les dernières pages du livre sont les plus intéressantes, le narrateur raconte comment il s’y est pris pour dissuader les rebelles de les tuer tous. Lui, le taiseux, a parlé et parlé encore, se répétant parfois quand il ne savait plus quoi dire :*

« — Vous avez déjà dit ça.
Il fallait répondre :
— C’est pour les nouveaux arrivants.
Car le cercle des palabres ne cessait de s’élargir. »

Il relate aussi comment il a inventé une excuse culturelle pour dissimuler une faiblesse qui aurait pu lui être fatale.

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L’univers narratif

Tout le monde le répète, Premier sang est un conte, à commencer par l’émission littéraire Le Masque et la Plume qui précise « conte familial ». La définition (imaginaire, oralité) que j’avais dans la tête ne correspondait pas à Premier sang, pas plus qu’aux autres livres d’Amélie Nothomb, d’ailleurs. Jusqu’à ce que je tombe sur cette définition :

Selon Vial, on peut qualifier de conte « tout récit qui atteste de la part de l’écrivain l’intention d’isoler dans la multitude des traits qui constituent un événement ou le destin d’une personne, un élément et de déblayer au profit de cet élément unique » Source : Wikipédia.
Dans ce sens, c’est un conte, effectivement, donc oubliez l’univers narratif, il n’est pas décrit, ce que je regretté. Quand l’Histoire s’invite dans une famille, j’aime en comprendre le contexte (Olivia Ruiz, La commode aux tiroirs de couleurs).

Le style

Incipit :

« On me conduit devant le peloton d’exécution. Le temps s’étire, chaque seconde dure un siècle de plus que la précédente. J’ai vingt-huit ans. »

Mon avis en résumé

Ce que j’ai aimé :

  • Un conte facile à lire
  • Le style de l’auteur

Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous) :

  • Un conte, un peu superficiel

Mes notes

Univers narratif1,0/5
Personnages4,0/5
Intrigue4,0/5
Style4,5/5
Moyenne3,4/5

Et vous, qu’avez-vous pensé de cet incontournable de la rentrée littéraire ? A lire ou pas ? Dites-le en commentaires.

Les pères des auteurs dans la littérature

Enfant de salaud
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A l'arrière-plan, le palais de justice de Lyon, où se déroula le procès de Kaus Barbie en 1987, au premier plan, couverture du livre de Sorj Chalandon, Enfant de salaud.
Le palais de justice de Lyon, où se déroula le procès de Kaus Barbie en 1987.

Bellissima
Simonetta Greggio

A l'arrière plan, la basilique Sainte-Justine de Padoue, au premier plan, la couverture du livre de Simonetta Greggio, Bellissima
A l’arrière plan, la basilique Sainte-Justine de Padoue.

Le chagrin
Lionel Duroy

A l'arrière-plan, un jeune homme prend sa tête entre les mains, au premier plan la couverture du livre de Lionel Duroy, Le chagrin
L’histoire d’une enfance fracassée.

Info-livre : Premier sang par Amélie Nothomb

Couverture du livre d'Amélie Nothomb, Premier sang

Editeur : Albin Michel
ISBN : 978-2-226-46538-2
Pages : 180
Date de parution : 18/08/2021

Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)

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Rédactrice NetGalley

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