Balzac n’est pas un auteur facile, il faut que le lecteur accepte les longues descriptions pour parvenir au cœur de l’histoire et de ce qu’elle signifie. La peau de chagrin, un roman fantastique, ne fait pas exception.
Que se passe-t-il ?
Un jeune homme inconnu perd sa dernière pièce d’or au jeu. Désespéré, il est sur le point de se jeter dans la Seine quand il entre dans la boutique d’un brocanteur et en ressort avec un talisman qui lui permettra d’exaucer ses vœux en échange d’un temps de sa vie.
Quand il comprend que sa vie se raccourcit, il s’effraie.
C’est le mythe d’Achille revisité : vaut-il mieux avoir une vie longue ou misérable ou une vie brève, mais intense ? Les deux, répond Raphaël, notre héros balzacien. La peau de chagrin n’est, hélas, pas d’accord.
Si la description du milieu social de l’époque ne m’a pas touchée, sans doute une période trop éloignée de la nôtre, la peinture des médecins essayant de diagnostiquer un malade et les querelles des savants m’ont plutôt amusée… et horrifiée. Le rejet d’une personne malade est aussi très bien dépeint.
Où et quand ?
À Paris dans les années 1820-1830
Qui sont les personnages ?
Balzac est un fin connaisseur de l’être humain, ce n’est pas à démontrer, sa vision des femmes chatouille néanmoins.
Raphaël
Il n’est pas de ces personnages auxquels je peux m’attacher ; il est à la recherche de plaisirs, richesse, célébrités et le tout rapidement bien sûr. Ça me rappelle quelque chose. Eh oui, Raphaël est l’équivalent de nos beaux jeunes gens qui espèrent que la téléréalité leur apportera amours, gloire et richesse. Ce qu’elle fait… pendant un temps.
Fœdora
Mignonne comme un cœur, riche, elle a tout pour séduire Raphaël, mais elle est insensible. Raphaël espère, n’écoute pas les mises en garde que la jeune femme pourtant lui donne généreusement. Fœdora est la garce de service.
Pauline
Mignonne comme un cœur, pauvre, elle n’a rien pour séduire Raphaël qui avoue pourtant que si elle avait été riche… Pauline est la femme au grand cœur de service.
Comment est-ce écrit ? (soupir !)
Longues descriptions, longues digressions pas forcément passionnantes, du moins pour un lecteur du XXIe siècle. Je me suis beaucoup ennuyée pendant la scène chez le brocanteur. En revanche, les scènes qui comportent des médecins sont prenantes, elles seraient comiques si le malheureux malade n’en était pas la victime. Bref, une alternance de longueurs et de scènes fascinantes. Impossible de sauter des pages donc.
Incipit :
« Vers la fin du mois d’octobre dernier, un jeune homme entra dans le Palais-Royal au moment où les maisons de jeu s’ouvraient, conformément à la loi qui protège une passion essentiellement imposable. Sans trop hésiter, il monta l’escalier du tripot désigné sous le nom de numéro 36. »
Citation :
« Les femmes sont habituées, par je ne sais quelle pente de leur esprit, à ne voir dans un homme de talent que ses défauts, et dans un sot que ses qualités ; elles éprouvent de grandes sympathies pour les qualités du sot qui sont une flatterie perpétuelle de leurs propres défauts, tandis que l’homme supérieur ne leur offre pas assez de jouissances pour compenser ses imperfections. »
Je vous l’ai dit, la vision des femmes, ça chatouille.
Au fait, c’est quoi une peau de chagrin ?
Une expression qui m’a longtemps laissée perplexe, faute de connaître sa signification. Le chagrin est un cuir d’âne sauvage du Moyen-Orient (onagre). Il servait à relier les livres. J’aime l’utilisation de cette matière dont l’homonyme anticipe les drames à venir.
Mon avis en résumé
Vous l’avez compris, cette œuvre ne fait partie ni des livres à lire absolument ni des livres classiques fascinants.
Ce que vous aimerez :
- Le thème
- La fine connaissance de l’être humain
- Les peintures des savants et des médecins de l’époque.
Ce que vous regretterez (ou pas) :
- Les interminables descriptions
- Sa vision des femmes (oui, je sais, c’est un autre temps)
Mes notes
Univers narratif | 5,0/5 |
Personnages | 5,0/5 |
Intrigue | 5,0/5 |
Écriture (soupir)* | 2,5/5 |
Moyenne | 4,4/5 |
Lecture exigeante
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D’autres livres d’auteurs du XIXe siècle
Une vie
Guy de Maupassant
Le dernier jour d’un condamné
Victor Hugo
Info-livre : La peau de chagrin par Balzac
Editeur : LGF/Livre de Poche
ISBN : 2-253-00630-0
Pages : 409
Date de parution : 25/10/1999
(Initialement paru en 1831)
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