Le dernier jour d’un condamné — Victor Hugo

En racontant ses derniers jours avant son exécution, un condamné, anonyme, mais coupable, en relate les souffrances. Victor Hugo n’avait que vingt-six ans quand il a écrit Le dernier jour d’un condamné.

A l'arrière-plan, une guillotine, au premier plan, la couverture du livre de Victor Hugo, Le dernier jour d'un condamné
La souffrance physique, mais pas que

À lire au moins une fois dans votre vie.

Sommaire

Coupable

Victor Hugo aurait pu choisir la facilité et nous faire pleurer sur le sort d’un innocent. Il n’en est rien, le condamné anonyme est bel et bien coupable.

« Et moi qui me plaignais, moi, misérable qui ai commis un véritable crime, qui ai versé du sang. »

Les quatre officiers de La Rochelle méritaient-ils la mort ?

Quatre jeunes sergents ont été condamnés à mort pour complot en 1828. Le prisonnier comprend qu’il est enfermé dans la même cellule que l’un d’eux en découvrant la signature de Bories.

« C’était un des quatre sous-officiers de La Rochelle. Pauvre jeune homme ! Que leurs prétendues nécessités politiques sont hideuses ! Pour une idée, pour une rêverie, pour une abstraction, cette horrible réalité qu’on appelle la guillotine ! »

La souffrance physique, mais pas que

La guillotine cherchait à éviter trop de souffrances physiques, mais le malheureux se souvient d’une exécution où le bourreau a raté son premier coup, son deuxième puis son troisième. Un apprenti se décide à achever le prisonnier. Brrrr ! Âmes sensibles, s’abstenir.

La souffrance morale, c’est de penser à ceux que le condamné laisse derrière lui.

« Je laisse une mère, je laisse une femme, je laisse une enfant.
Ainsi, après ma mort, trois femmes sans fils, sans mari, sans père ; trois orphelines de différente espèce ; trois veuves du fait de la loi.
J’admets que je sois justement puni ; ces innocentes, qu’ont-elles fait ? N’importe ; on les déshonore, on les ruine ; c’est la justice. »

Et l’attente, bien sûr

Distraction dont le condamné se serait peut-être passé : la mise aux chaînes des forçats.

« Je me hasardai à l’appeler et à lui demander si c’était fête dans la prison.
_ Fête si l’on veut ! me répondait-il. C’est aujourd’hui qu’on ferre les forçats qui doivent partir demain pour Toulon. Voulez-vous voir ? Cela vous amusera. »

 Une question qui hante : quel est le plus malheureux ? Celui qui est condamné à mort et dont les souffrances vont prendre fin ou celui qui conserve la vie ainsi que des années de tourments.

Vous n’aurez pas de réponses.

Pourquoi lire Le dernier jour d’un condamné ?

Pour le sujet

Est-ce vraiment dans ce genre de société que nous voulons vivre ? L’abolition de la peine de mort a été un progrès, et ne vous y trompez pas, c’est pour nous qu’elle a été un progrès, pas pour le coupable.

Méritons-nous de vivre dans un pays qui passera des annonces pour recruter un bourreau ? Imaginez un BAC pro bourreau.

Pour le génie de Victor Hugo

Un sujet difficile que l’auteur n’a jamais connu (et j’en suis contente pour lui), mais qu’il traite à la perfection.

Mon avis en résumé

Une lecture que je vous recommande.

Ma note : 5/5

Lecture un peu exigeante

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Le prix du livre que je vous donne en référence est modique (2€00). Par conséquent, je vous suggère de le trouver neuf.

Histoires de condamnation

Sur le thème de la dernière journée d’un (e) condamné (e), lisez aussi le livre d’Emilienne Malfatto, Que sur toi se lamente le Tigre.

Les sans-gloire
Laure Gombault

A l'arrière-plan, des femmes labourent un champ (1917) et au premier plan, la couverture du livre de Laure Gombault, Les sans-gloire
Travaux des champs en 1917

Au printemps des monstres
Philippe Jaenada

A l'arrière-plan, une porte de prison, au premier plan, la couverture du livre de Philippe Jaenada, Au printemps des monstres
Le sens de la narration de l’auteur rend digeste ce pavé

Info-livre : Le dernier jour d’un condamné par Victor Hugo

Couverture du livre de Victor Hugo, Le dernier jour d'un condamné

Editeur : Folio classique
ISBN : 978-2-07-269991-7
Pages : 208
Date de parution : 12/01/2017
(Initialement publié en 1829)

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Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
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