Le joueur — Fiodor Dostoïevski

Je dois avouer que Le joueur, ce livre aux personnages excessifs qui vont droit à la catastrophe et en toute irrationalité m’a laissée perplexe. Je dois être beaucoup trop rationnelle pour apprécier.

En arrière-plan, une roulette de casino et au premier plan, la couverture du livre de Fiodor Dostoïevski, Le joueur.
Pas certaine d’avoir compris les personnages

Que se passe-t-il ?

Le jeune Alexeï Ivanovich est précepteur des enfants du général, il utilise pour lui-même le terme dédaigneux d’outchitel. Il est amoureux de Paulina, la belle-fille de son employeur. Paulina semble le mépriser, mais sait le trouver quand elle a besoin de lui. Pour elle, Alexeï est prêt à faire n’importe quoi, et il le fait.

Je ne m’attendais pas à comprendre l’addiction au jeu en lisant ce court roman ; je m’ennuie dans les casinos, n’y puisant aucun plaisir. J’espérais néanmoins saisir les réactions de certains personnages quand leur histoire n’a rien à avoir avec le jeu, mais Alexeï et Paulina ne sont parvenus ni à me toucher ni à se faire comprendre de moi.

Quant à la révélation finale, elle n’éclaircit rien et rend le personnage de Paulina encore plus étrange.

Où et quand ?

Au milieu du XIXe siècle dans une ville d’eau imaginaire, où se trouve un casino. Dostoïevski décrit un monde qui n’aime guère les Européens, en particulier les Français et les Allemands. Les personnages russes ne se gênent pas pour le dire, quant aux personnages français, ils le démontrent sous la plume de l’auteur.

Les personnages

Les personnages sont tellement excessifs qu’ils n’en paraissent pas réels. Pourtant, des femmes vénales, des généraux stupides ou encore des joueurs, ça existe bel et bien.

Alexeï Ivanovich
Il se promène parfois avec les enfants du général et avec Pauline. Quant aux leçons qu’il est censé leur donner, on ignore quand il le fait, bien trop obsédé par Paulina. Il finit par penser que la seule façon de la conquérir, c’est de devenir riche. Et même s’il a perdu en jouant pour Pauline, il est persuadé qu’en jouant pour lui, il gagnera.

Paulina
Elle est un personnage central du livre, mais totalement incompréhensible. Pourquoi se montre-t-elle aussi désagréable vis-à-vis d’Alexeï ?

Mr Astley
Il est un ami d’Alexeï, du moins celui-ci le considère-t-il comme tel. En réalité, c’est un bien curieux ami.

Le général
Fou amoureux d’une demi-mondaine, il attend la mort de sa tante pour en hériter. Il a aussi besoin d’argent pour rembourser ses dettes. Un rien stupide, le général.

La grand-mère
Elle est en réalité la tante du Général et lorsque le livre commence, elle est au plus mal. Ce qui ne l’empêche pas de débarquer au milieu du roman. Autoritaire, généreuse, mais seulement quand elle le veut, elle est parfaitement lucide quant aux sentiments de son neveu à son égard. Elle demande à Alexeï de l’emmener au casino et devient ainsi la première victime du jeu.

Comment est-ce écrit ?

Incipit :

« Je suis enfin revenu de mon absence de deux semaines. Les nôtres étaient depuis trois jours à Roulettenbourg. Je pensais qu’ils m’attendaient avec Dieu sait quelle impatience, mais je me trompais. Le général me regarda d’un air très indépendant, me parla avec hauteur et me renvoya à sa sœur. Il était clair qu’ils avaient gagné quelque part de l’argent. Il me semblait même que le général avait un peu honte de me regarder. »

Citation :

« Le deuxième florin fut perdu comme le premier. J’en mis un troisième. La babouschka ne tenait pas en place. Elle semblait vouloir fasciner la petite boule qui sautait sur les rayons de la roue. Le troisième florin fut encore perdu. La babouschka était hors de soi. Elle donna un coup de poing sur la table quand le croupier appela trente-six au lieu du zéro attendu. »

Mon avis en résumé

Contrairement à Crime et châtiment ou au Frères Karamazov, Le joueur est court et accessible. Il préfigure déjà les chefs-d’œuvre de Dostoïevski avec ses personnages qui foncent vers la catastrophe.

Le détail en plus

Dostoïevski a écrit ce livre en vingt-sept jours, entre deux chapitres de Crime et Châtiment.

Des histoires de joueurs

Le joueur d’échecs
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En arrière plan, les couvertures de trois livres de Stefan Zweig, Le joueur d'échec, Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, La confusion des sentiments.
De courts romans pour découvrir Stefan Zweig

Le club des Incorrigibles Optimistes

En arrière plan BISTROT en lettres, au premier plan, couverture du livre de Jean-Michel Guenassia, Le Club des Incorrigibles Optimistes
Dans un bistrot, un club de joueurs d’échecs

Info-livre : Le joueur par Fiodor Dostoïevski

Couverture du livre de Fiodor Dostoïevski, Le joueur.

Editeur : Folio
ISBN : 978-2-07-283647-3
Pages : 256
Date de parution : 07/09/2019
(Initialement paru en 1866)

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Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
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Rédactrice NetGalley

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