Trust d’Hernan Diaz est-il un bon livre ? Oui, aucun doute à ce sujet. Est-ce qu’il m’a plu ? Non, j’ai toujours du mal avec les exploits littéraires qui paraissent avoir été conçus en tant que tels. La construction, comme dans la vie réelle, ne dévoile pas tout. Elle est remarquable. Les thèmes sont nombreux et se révèlent peu à peu. Le livre est long, demande des efforts. À cause de la forme, et ce n’est pas ce que je préfère. Lauréat du prix Pulitzer 2023.

En arrière-plan, une Bourse et au premier plan, la couverture du livre d'Hernan Diaz, Trust
À New York, principalement pendant la crise de 1929.

Que se passe-t-il ?

Benjamin Rask est un homme réservé, qui a connu une enfance privilégiée. Adulte, il devient richissime. Il a épousé Hélène, qui a passé presque toute sa vie en Europe, aussi réservée que lui.
Andrew Bevel écrit un livre pour rétablir une vérité. Le point commun entre les deux hommes : ils se sont enrichis pendant la crise de 1929.

Les deux cents premières pages, sans aucun dialogue, n’ont rien de captivant. Où l’auteur veut-il en venir ? Le livre s’anime dans la troisième partie. Certaines choses se précisent, d’autres mystères apparaissent.
La dernière partie dévoile le mystère de la richesse insolente gagnée pendant la crise de 1929, enfin… dévoile… Je crois avoir compris, mais ce n’est pas simple.

Les deux thèmes principaux du livre :

  • L’enrichissement par la finance, avec quelques belles diatribes contre cette méthode, dans la bouche d’un anarchiste.
  • On ne parvient jamais à connaître quelqu’un, fût-il un proche.

Les quatre narrateurs révèlent une partie de la vérité, mais une vérité toujours biaisée. Peut-être faudrait-il le relire pour traquer similitudes et différences ?

Les boutons bleus comportent des liens affiliés, c’est-à-dire que si vous achetez après avoir cliqué sur ces liens, je toucherai une commission (sans coûts supplémentaires pour vous).

Où et quand ?

À New York, principalement pendant la crise de 1929.

Foule à New York devant le Stock Exchange, le 29 octobre 1929
Foule à New York devant le Stock Exchange, le 29 octobre 1929

Qui sont les personnages ?

Harold Vanner
Il n’est pas vraiment un personnage, mais le narrateur de la première partie. Qu’a-t-il voulu faire en écrivant ce roman ?

Andrew Bevel
Le biais par lequel il raconte son histoire est très clair :

« La plupart d’entre nous préfèrent croire que nous sommes les sujets actifs de nos victoires mais seulement les objets passifs de nos défaites. Nous triomphons, mais ce n’est pas vraiment nous qui échouons — nous sommes ruinés par des forces qui nous dépassent. »

Andrew Bevel n’est pas loin d’avoir sauvé le monde. En tout cas, il en est persuadé.

Mildred
Elle est le personnage le plus attachant du livre. Elle apparaît par petites touches et j’aurais aimé en savoir plus. Sauf que, ce mystère qui l’accompagne est un point important du roman.

Ida Partenza
Fille d’un typographe italien et anarchiste, elle a dû lutter contre les discriminations qui frappaient les Italiens à cette époque. Elle est recrutée par Andrew Bevel. Travailler de près avec un des hommes les plus riches de la planète n’est pas sans risque.

Comment est-ce écrit ?

Chaque partie a une écriture différente, en fonction des narrateurs. Voici les incipits des quatre parties :

Première partie :

« Benjamin Rask ayant bénéficié de presque tous les avantages depuis sa naissance, l’un des rares privilèges qui lui avaient été refusés était celui de connaître une ascension héroïque : son histoire n’était pas marquée par la résilience et la persévérance, ce n’était pas la légende d’une volonté inflexible se forgeant une glorieuse destinée à partir de simples vétilles. »

Deuxième partie :

« Beaucoup connaissent mon nom, certains mes actions, très peu ma vie. Cela ne m’a jamais trop inquiété. Ce qui importe c’est la somme de mes accomplissements, pas les légendes qu’on nous prête. Toutefois, dans la mesure où mon passé a si souvent coïncidé avec celui de notre nation, j’en suis venu dernièrement à songer que je dois au public de révéler certains des moments décisifs de mon histoire. »

Troisième partie :

« Les portes lambrissées, fermées au monde entier ou presque pendant des décennies, sont à présent ouvertes au public du mardi au dimanche, de 10 heures à 18 heures. Pendant des années, j’ai évité l’entrée principale de la maison Bevel sur la 87e rue entre Madison et la Cinquième Avenue. De temps en temps, en traversant le parc à pied, j’apercevais le dernier étage entre les branches des arbres. La façade de pierres calcaires s’assombrissant avec les saisons ; barricadée en permanence. »

Quatrième partie :

« MAT
Le fort accent de l’Infirmière me donne l’impression que mon anglais est incorrect. “Puis-je vous toucher ?” Quand elle procède, elle n’y met pas la forme interrogative. Ses mains ont l’autorité que sa voix n’a pas. Comment une personne si douce peut-elle être si forte ? »

Mon avis en résumé

Ce que j’ai aimé :

  • Un exploit littéraire
  • Approcher des personnages comme dans la vie, en comprenant une partie seulement

Ce que j’ai regretté (… mais peut-être pas vous) :

  • Pas vraiment captivant

Les personnages de Gatsby le magnifique sont riches, beaux et insolents, tout le contraire de ceux de Trust (les deux livres se déroulent sensiblement à la même époque). En matière d’enrichissement, j’ai de loin préféré Demain, et demain, et demain de Gabriel Zevin

Mes notes

Univers narratif4,0/5
Personnages5,0/5
Intrigue4,0/5
Écriture5,0/5
Moyenne4,5/5
Plus de détails sur le système de notation

Connait-on vraiment son entourage ?

Petits secrets, grands mensonges
Liane Moriarty

En arrière-plan, une maman et son bébé, au premier plan, le couverture du livre de Liane Moriarty, Petits secrets, grands mensongs
Des parents qui emmènent leurs enfants à l’école…

Le liseur
Bernhard Schlink

En arrière plan, un mirador entouré de grillage, au premier plan, la couverture du livre de Bernhard Schlink, Le liseur
Une histoire d’amour, mais pas seulement…

Info-livre : Trust par Hernan Diaz

Couverture du livre d'Hernan Diaz, Trust

Editeur : Editions de l’Olivier
ISBN : 978-2-8236-1788-7
Pages : 397
Date de parution : 18/08/2023

Cet article vous a-t-il été utile ? Notez-le !
[Total: 0 Moyenne : 0]
Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)

J'adore discuter de mes lectures. N'hésitez pas à me laisser des commentaires ou à me rejoindre sur les réseaux sociaux.

Rédactrice NetGalley

Articles: 585

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.