Veiller sur elle — Jean-Baptiste Andrea

Veiller sur elle est un des livres les plus lus du moment, non sans raison. Une intrigue captivante avec un final aussi étonnant qu’émouvant, des personnages réussis, enfin presque — l’un d’eux m’a laissée indifférente —, sont les atouts de ce roman.

Rentrée littéraire automne 2023

En arrière-plan, une pieta et au premier plan, la couverture du livre de Jean-Baptistes Andrea, Veiller sur elle
« Dans quelques heures, ils seront un de moins. »

Que se passe-t-il ?

Dans une abbaye isolée, un homme de quatre-vingt-deux ans se meurt. Il est veillé par des frères dont il ne fait pas partie. Il se souvient. Il est né en France en 1904, mais ce n’est pas son pays. Son pays, c’est l’Italie où il est arrivé à l’âge de douze ans pour apprendre la sculpture avec son oncle Alberto.

Avant de rendre une dernière visite au mourant, le père Vincenzo veut aller La voir, Elle, une mystérieuse statue que le Vatican a enfermée dans cet endroit perdu, pour la protéger. Mais la protéger de quoi ?

Le roman se lit facilement et j’ai suivi les aventures de Michelangelo Vitaliani (Mimo) et Viola avec plaisir. J’ai surtout aimé l’intrigue qui tourne autour de l’énigmatique statue, avec une belle révélation finale, à la fois surprenante et émouvante.

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Où et quand ?

Le roman se déroule à Pietra d’Alba, un village de Ligurie (Italie), du début du siècle jusqu’aux années 1950. Après la Grande Guerre, les personnages vivent la montée du fascisme et la Deuxième Guerre mondiale.

Photo d'un village de Ligurie
Village de Ligurie (Cervo)

Qui sont les personnages ?

Si ce livre n’est pas un coup de cœur, c’est surtout à cause d’un des deux protagonistes qui n’a pas réussi à m’émouvoir, sans doute parce que je l’ai trouvé trop caricatural.

Michelangelo Vitaliani
À sa naissance, la sage-femme annonça : C’è un piccolo problema.

« Tout tenait à ce mot, piccolo, il fut évident à qui me voyait que je resterais plus ou moins piccolo toute ma vie. »

Michelangelo — il préfère qu’on l’appelle Mimo —, commence sa vie façon Oliver Twist, mais d’un genre hargneux ; il se moque à peu près de tout et de tout le monde, sauf de Viola. Il ne cherche pas à s’en sortir, il mettra très longtemps avant de comprendre pourquoi il sculpte.

Viola Orsini
Viola est le personnage le plus difficile à cerner. Entre soumission et révolte envers sa famille, ses comportements sont imprévisibles. Faute de les comprendre, je les ai trouvés artificiels.

Les personnages secondaires
Certains sont attachants, Alinea, Anna ou encore le frère de Viola, Francesco, trop peu esquissés et d’autres carrément horribles, Alberto, Stefano. Vous croiserez le fondateur de Cinecittà, à l’origine un cinéma de propagande fasciste, ainsi que Bartolomeo Pagano, interprète de Maciste, héros musclé de péplums.

Comment est-ce écrit ?

L’écriture est superbe et n’est pas le moindre des plaisirs du livre.

Incipit :

« Ils sont trente-deux. Trente-deux à habiter encore l’abbaye en ce jour d’automne 1986, au bout d’une route à faire pâlir ceux qui l’empruntent. En mille ans, rien n’a changé. Ni la laideur de la voie ni son vertige. Trente-deux cœurs solides — il faut l’être quand on vit perché au bord du vide —, trente-deux corps qui le furent aussi dans leur jeunesse. Dans quelques heures, ils seront un de moins. »

Citation :

« De splendides mausolées côtoyaient des sépultures plus humbles et célébraient la toute-puissance de leurs habitants, lesquels avaient pourtant perdu ce qu’ils avaient de plus précieux. La contradiction ne dérangeait personne. Les morts sont de mauvaise foi. »

Mon avis en résumé

Ce que j’ai aimé :

  • Le personnage de Mimo
  • La belle révélation finale
  • L’écriture

Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous) :

  • Le personnage de Viola

Veiller sur elle est le lauréat du prix Goncourt 2023. Un livre de qualité qui a toutes les chances de devenir populaire. Bref, un bon choix. Qu’en pensez-vous ? Dites-le en commentaires.

Mes notes

Univers narratif5,0/5
Personnages4,0/5
Intrigue5,0/5
Écriture4,8/5
Moyenne4,7/5
Plus de détails sur le système de notation

Info-livre : Veiller sur elle par Jean-Baptiste Andrea

Couverture du livre de Jean-Baptise Andrea, Veiller sur elle

Editeur : Iconoclaste (l’)
ISBN : 9782378803759
Pages : 580
Date de parution : 17/08/2023

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Crédit photo
Village de Ligurie (Cervo) : Yannick Vallée CC BY-SA 3.0

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Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)

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Rédactrice NetGalley

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2 commentaires

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  1. Dieu que ce roman lu m’a fait horreur ! Dieu que j’eus mal de le savoir primé. Comment at’on pu adulé un tel pavé. Je n’ai pas aimé ce livre. Trop long, parfois ennuyeux, fade, sans pulsations, sans cœur, sans passion. Triste et factuel, sans poésie aucune. Un récit juxtaposant une suite d’événements pour écrire, combler un vide, histoire de remplir les pages.

    • Un roman très apprécié, mais mon avis est plus mitigé. J’ai aimé sans avoir de coup de cœur.