La leçon du mal – Yûsuke Kishi

La leçon du mal n’est pas un livre fait pour moi. Du tout. Mais que vous pourriez aimer si vous êtes un adepte de la littérature japonaise ou si vous savez voir au-delà de l’ultra violence, ce qui, je le crains, n’est pas mon cas.

A l'arrière plan, un couteau et au premier plan, la couverture du livre de Yûsuke Kishi, La leçon du mal.
Beaucoup, beaucoup de violence.

Service Presse

Que se passe-t-il ?

Le très charmant professeur d’anglais, Seiji Hasumi, n’a aucun mal à résoudre les problèmes de l’établissement où il travaille. Alors que ses élèves l’adulent — il excelle dans sa profession — trois d’entre eux sont plus méfiants. Puis les choses commencent à déraper, d’abord à cause de deux corbeaux qu’ils ne supportent pas, puis avec un père d’élève qui l’irrite. Pas si gentil que ça, finalement.

Si j’ai apprécié la première partie, très intriguée par le personnage, la deuxième m’a franchement ennuyée. Les actes du professeur sont « inimaginables » comme le dit si bien la quatrième de couverture, au point de ne pas être crédibles. Moi qui quitte la pièce, dès qu’une scène violente se profile à l’horizon de la télévision, me voilà en train d’avaler des pages et des pages d’ultra violence sans coup férir. Bon, j’avoue, une fois que le scénario est devenu prévisible, j’ai sauté des pages (merci Daniel Pennac1).

Puis le dénouement arrive, et une suite au dénouement et cette fois-ci, mon sang s’est glacé. Certaines situations sont dans certains cas plus effrayantes pour le lecteur que l’ultra violence.

Je ne comprends pas l’intérêt ni du livre ni de l’emploi de l’ultra violence. Se défouler ? Faites, mais sans moi alors.

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Quand et où ?

La majeure partie de l’intrigue se déroule au lycée Shinkô Gakuin de Machida, à croire qu’il n’existe rien d’autre au Japon. Ah si, les élèves feront une excursion à Kyoto, histoire de renforcer les doutes.

Qui sont les personnages ?

Ils ne sont qu’élèves, ou professeurs. À l’exception d’une élève dont le père se plaint qu’elle est harcelée, ont-ils des parents, des frères et sœurs ? Mystère. Et ils sont nombreux, avec des noms japonais, qu’il faut retenir. Du moins les principaux, ceux qui joueront un rôle dans l’intrigue.

#Reika
L’élève la plus attachante du groupe, la plus intuitive aussi. Ses deux amis Yûichirô et Keisuke la suivent. Ils mènent leurs enquêtes, mais ne trouvent aucune preuve qui puisse convaincre un policier.

#Miya
Pauvre Miya, manipulé par ce psychopathe de Hasumi. Miya est un personnage aux réactions que j’ai peiné à comprendre.

#Le personnel enseignant
Ils sont gratinés, au point de ne pas être crédibles, pas un pour rattraper l’autre : assassin, complice d’assassinat, harceleur, professeurs qui ne s’intéressent à rien. Et l’infirmière de l’établissement, on en parle ?

Trop, c’est trop, et là encore, j’ai eu du mal à y croire.

Comment est-ce écrit ?

Incipit :

« CE RÊVE n’avait ni queue ni tête.
Il assistait à une pièce de théâtre, apparemment jouée par des lycéens. Les siens, d’ailleurs : ceux de la 1re 4, dont il était le professeur principal.
On donnait L’Opéra de quat’sous, de Kurt Weill. Le bandonéon soufflait les premières notes de “La Complainte de Mackie”. Il regarda de plus près. Les élèves, tels des pantins, étaient affublés de fils. Manipulés contre leur gré, ils s’activaient aux quatre coins de la scène avec une maladresse confondante. »

Citation :

« Ce fut un déferlement de violence sans précédent. Dans les coups des ados, il y avait de la terreur, mais aussi toute la rancœur, toute la haine qu’ils avaient emmagasinée à l’encontre de ce prof qui les humiliait et les maltraitait au quotidien. Certains élèves tentèrent bien de calmer les choses, mais ils ne furent pas entendus. »

Qu’est-ce que j’en pense ?

Tout d’abord, que ce livre n’était pas fait pour moi, vous pourriez aimer néanmoins :

  • Les nombreux rebondissements de l’intrigue
  • Vous faire peur, la toute fin, au moins
  • Le basculement du charmant professeur en psychopathe de la pire espèce, très bien amené par l’auteur

Si la violence explicite (très explicite) ne vous effraie pas, vous aimerez peut-être Zulu de Caryl Férey ou My Absolute Darling de Gabriel Tallent. Pour découvrir une autre littérature japonaise, je vous recommanderais plutôt Haruki Murakami ou Ito Ogawa.

Mes notes

Je sors de mon système de notation habituelle pour essayer d’être (un peu) objective sur ce livre qui pourrait peut-être vous plaire.

Idée de l’intrigue5,0/5
Façon dont est traitée l’intrigue2,0/5
Personnages (5 pour Hasumi et 1 pour les autres)3,0/5
Univers narratif3,0/5
Écriture3,0/5
Moyenne3,2/5

Élèves et professeurs

Délicieuses pourritures
Joyce Carol Oates

A l'arrière-plan, une jeune fille passe devant un bâtiment universitaire, au premier plan, la couverture du livre de Joyce Carol Oates, Délicieuses pourritures
« Cherchez le point le plus faible. Frappez à la jugulaire. »

Les aérostats
Amélie Nothomb

En arrière plan, une montgolfière et au premier plan, la couverture du livre d'Amélie Nothomb, Les aérostats.

Info-livre : La leçon du mal par Yûsuke Kishi

Couverture du livre de Yûsuke Kishi, La leçon du mal.

Editeur : Belfond
ISBN : 978-2-7144-9461-0
Pages : 544
Date de parution : 25/08/2022

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Crédit photo
Photo arrière-plan par 🇸🇮 Janko Ferlič sur Unsplash

  1. Voir les droits du lecteur rédigés par Daniel Pennac ↩︎
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Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)
Catherine Perrin (cath_lit_et_chronique)

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Rédactrice NetGalley

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2 commentaires

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  1. Eh bien, je suis contente d’avoir lu cet avis. J’étais très intriguée par ce livre qui, si n’a pas plu à tout le monde, semble quand même connaître son petit succès. Seulement, je suspectais beaucoup (trop) de violence pour moi et apparemment c’est le cas. Je vais passer mon tour, même si le sujet me paraît intéressant.