Un feel good ? La papeterie Tsubaki d’Ito OGAWA en est un, sans nul doute, mais il a quelque chose de particulier, il invite à choisir sa vie avec soin pour ne pas en laisser échapper une goutte.
Que se passe-t-il ?
À vingt-cinq ans, Hatoko a repris la papeterie de sa grand-mère, l’Ainée, ainsi que son métier d’écrivain public. Il n’y a pas vraiment d’intrigue, La papeterie Tsubaki s’apparente à une méditation sur les petites joies, manger, boire du thé, réussir son travail, voir les gens qu’on aime, suivre les traditions japonaises. La mort est présente : tout ce qu’on n’a pas compris des proches qui sont partis, tout ce qu’on ne leur a pas dit. C’est un livre apaisant, vous n’en lirez peut-être pas d’autres de ce genre, mais ce sera une jolie expérience.
Ito OGAWA a laissé des questions sans réponse et j’ai lu le suivant, La République du bonheur, pour les obtenir.
Quels sont les thèmes ?
- Savourer les choses du quotidien
- Un livre qui fait du bien
- Slow life (ralentir pour vivre mieux)
Où et quand ?
De nos jours à Kamakura (Japon). À l’ère des e-mails et des SMS, Hatoko est pourtant écrivain public. Ses clients prennent le temps de faire composer une lettre où tout est pensé, la qualité du papier, le stylo ou la plume, la couleur de l’encre, jusqu’au timbre.
Qui sont les personnages ?
Hatoko
Elle semble dans une période de transition, entre sa vie à l’étranger dont on ne sait pas grand-chose et sa nouvelle vie à Kamakura où elle suit rigoureusement les enseignements de l’Ainée alors qu’elle l’avait fuie quelques années auparavant.
Madame Barbara
Voisine de Hakoto, elle apporte la joie de vivre qu’Hakoto n’a pas encore trouvée par elle-même.
Les clients
La dame qui veut rompre avec son maître de thé, celle qui veut envoyer des condoléances pour la mort d’un singe de compagnie, le mystérieux Baron, particulièrement bourru avec Hatoko, et bien d’autres.
Comment est-ce écrit ?
Il y a de nombreuses descriptions des temples et des traditions japonaises. C’est délicat et lent.
Incipit :
« J’habite une petite maison au pied d’une colline. C’est à Kamakura, dans la préfecture de Kanagawa, mais dans les terres, assez loin de la mer. »
Citation :
« Compte tenu des particularités de la plume de verre, j’ai choisi du papier lisse. Les fibres apparentes, et encore plus les textures proches du papier japonais ne se prêtent pas à la calligraphie à la plume de verre. Avec sa pointe dure, elle accroche les fibres.
J’ai opté pour du vergé crème fabriqué en Belgique, un type de papier utilisé depuis longtemps par les familles royales et nobles d’Europe. Les vergeures — les marques laissées par les fils du tamis utilisé pour fabriquer le papier, qui lui donnent son nom — forment des aspérités ténues, pareilles à des rides, qui projettent de subtiles ombres sur la feuille blanche. Au toucher, ce papier a la chaleur du fait main, il en émane bienveillance et douceur. »
Mon avis en résumé
Ce que j’ai aimé
- La délicatesse
- Prendre le temps de lire pour faire émerger les images
- Une jolie expérience
Ce que j’ai regretté (mais peut-être pas vous)
- Le peu d’intrigue
Pour de la littérature japonaise avec des intrigues fortes, je vous recommande Les mémoires d’un chat de Hiro Arikawa ou Kafka sur le rivage d’Haruki Murakami.
Mes notes
Univers narratif | 5,0/5 |
Intrigue | 3,0/5 |
Personnages | 5,0/5 |
Écriture | 4,0/5 |
Moyenne | 4,2/5 |
Lecture un peu exigeante
À vous maintenant
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Un éloge de la lenteur
Dans les forêts de Sibérie
Sylvain Tesson
Tristesse et Beauté
Yasunari Kawabata
Info-livre : La papeterie Tsubaki par Ito OGAWA
Editeur : Picquier poche
ISBN : 978-2-8097-1549-1
Pages : 402
Date de parution : 03/06/2021
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Crédits photos :
Photo d’arrière-plan Tianshu Liu sur Unsplash
Le mont Fuji depuis Kamakura : Attribution: Jmills74 at English Wikipedia