Légendes d’automne est un recueil de trois novellas, âpres et violentes, où l’on retrouve la plume de Jim Harrison, des histoires peut-être plus proches de nous que certaines autres même si elles restent étrangères à notre culture.

Une vengeance
Cochran est tombé amoureux de la femme qu’il ne fallait pas, Miryea. Le mari de Miryea a beau faire partie des hommes les plus riches du Mexique, l’origine de sa fortune n’en est pas moins douteuse, et acquise dans un milieu violent. C’était naïf de la part de Cochran d’imaginer que le mari trompé ne se rendrait compte de rien et qu’il ne réagirait pas.
Une vengeance est l’histoire la plus violente du recueil, avec des personnages hauts en couleur, une atmosphère pesante et une rédemption en demi-teinte. Le ton en est donné dès les premières lignes.
Incipit :
« Vu du ciel avec un regard d’oiseau — et, justement, un vautour descendait en spirale — il était impossible de dire si l’homme nu qui gisait sur le sol était vivant ou mort. »
Tout l’intérêt de l’histoire réside dans l’impact de la violence sur les personnages, en particulier sur Tibey, qui est pourtant à l’origine de cette violence.
L’homme qui abandonna son nom
Aujourd’hui, on dirait que Nordstrom traverse une crise de la quarantaine, mais c’est plus complexe. Parce que la femme qu’il aime le quitte après des années de bonheur, Nordstrom remet en cause jusqu’à son identité, non sans se fourrer dans des situations inextricables et non sans violences.
Citation :
« À vrai dire, il éprouvait des sentiments mitigés sur le meurtre commis la nuit précédente, mais il réalisait qu’il n’existait pas d’alternative. Ces bandits en seraient probablement arrivés à menacer sa famille. Dans le cas où les choses se seraient passées d’une autre manière, il était tout à fait prêt à affronter les conséquences de son acte. Mais ce n’était tout de même pas une mince affaire que de jeter un de ses semblables dans l’éternité. »
Légendes d’automne
Les trois fils du colonel Ludlow ont décidé de s’engager dans le conflit européen contre le Kaiser. Le plus jeune, Samuel est tué, sa mort a un impact profond sur Tristan. Ses démons ne cessent de le poursuivre, alors qu’Alfred vit une carrière politique réussie.
Légendes d’automne est certainement la plus connue des œuvres de Jim Harrison, grâce au film Edward Zwick, avec Brad Pitt et Anthony Hopkins. Bien que les histoires — livre et film — se ressemblent, l’atmosphère en est très différente, plus sèche dans le livre, plus âpre et moins romanesque.
Citation :
« Toutefois, ce sentiment ne se reflétait guère dans l’optimisme facile de ses recrues canadiennes qui semblaient croire que leur seule arrivée sur les champs de bataille mettrait en fuite le Kaiser et ses Huns. Cette sorte de vantardise est très répandue chez les soldats qui ne sont, en réalité, que de la bourre à canon au milieu des machinations internationales de la politique et de l’économie. »
Mon avis en résumé
Ce que vous aimerez :
- Retrouver la plume de Jim Harrison
- Les États unis, autrement
- La puissance des histoires
Ce que vous regretterez (ou pas) :
- Un auteur pas si facile à lire
Mes notes
Univers narratif | 5,0/5 |
Personnages | 5,0/5 |
Intrigue | 5,0/5 |
Écriture | 3,0/5 |
Moyenne | 4,5/5 |
Info-livre : Légendes d’automne par Jim Harrison

Editeur : 10/18
ISBN : 978-2-264-07236-8
Pages : 324
Date de parution : 21/02/2019
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