Une de mes résolutions de début d’année, réserver une place dans le mois pour la lecture d’un livre autoédité. Ils sont difficiles à trouver et lorsqu’on les trouve, le choix est infini. Heureusement, j’ai trouvé Sandrine Gatti dans une librairie spécialisée en ligne Les jeunes pousses.

Elle lit les œuvres qu’elle propose en ligne. Pas de certitude, évidemment que vous aimerez le livre, mais le gage d’une certaine qualité.
Et pour la lectrice que je suis, la satisfaction d’acheter un ouvrage autoédité à une jeune société. Et maintenant, parlons de ce livre.
L’univers narratif
L’histoire se déroule en Belgique, une Belgique vue d’en bas, à Liège et dans sa banlieue. L’auteur décrit fort bien cet univers qui se retrouve rarement dans un roman.
Les personnages
#Sandrine
Elle vient de perdre son mari. Veuve joyeuse, elle pense surtout à s’amuser, à s’occuper de sa fille aussi, mais son salon de coiffure lui laisse peu de temps.
#Fabio
Mari de Sandrine. Bel homme, mais personnage douteux.
#Vincent
L’ami gay de Sandrine. Il est coiffeur, concurrent de la jeune femme donc, mais la clientèle s’est répartie entre les salons des deux amis.
Alors que Sandrine et Fabio sont des personnages profonds, Vincent est à peine esquissé et les scènes avec beaucoup de personnages, tout aussi peu esquissés m’ont donné du fil à retordre.
L’intrigue
C’est le jour de l’enterrement du mari de Sandrine. Celle-ci est sortie la veille, a rencontré Lazlo et ne pense qu’à lui. Elle assiste pourtant aux funérailles, en compagnie de sa fille, Noémie, et de sa mère.
L’auteur raconte l’histoire de Sandrine avant la mort de son mari. Sandrine appartient au même milieu que lui, ne voit pas de différences entre les entreprises illégales de son mari et son salon de coiffure. Ils sont tous les deux des entrepreneurs qui investissent et qui cherchent la rentabilité.
L’auteur a choisi de relater la vie de Sandrine sous forme de puzzle, une structure où je me perds facilement, mais peut-être que ce ne sera pas votre cas.
L’écriture
J’ai beaucoup aimé ce texte parsemé de mots ou d’expressions inconnus, venus de Belgique à moins que ce ne soit de l’argot, français ou belge, un vocabulaire qui permet d’entrer de plain-pied dans l’univers de Sandrine Gatti.
L’écriture, en revanche, manque parfois de fluidité, j’ai accroché à plusieurs reprises. Dommage, compte tenu de cet univers narratif original, de ces personnages bien campés et de cette intrigue qui coule de source.
Incipit :
« La maison était mitoyenne. Une fenêtre, une porte. A l’étage, deux fenêtres sans symétrie. Le soir, l’été, la lumière chaude s’engouffrait par ces fenêtres et incendiait la chambre à coucher blanc et or de rouge et d’orange. Sandrine Gatti avait écarté l’édredon pastel et s’était assise sur le lit. »
Citation :
« Ils firent un “à fond”, glaçon compris, et, comme de coutume, en recommandèrent un, qu’ils burent plus lentement pour s’apaiser. On chantait encore Milord qu’ils passaient au suivant. »
À fond : avaler cul sec
Mon avis en résumé
Ce que vous aimerez :
- L’univers du livre
- Le personnage de Sandrine
- L’intrigue
- Le vocabulaire
Ce que vous regretterez (ou pas) :
- L’écriture pas assez fluide
- Le manque d’explication sur l’origine des mots utilisés
Mes notes
Univers narratif | 5,0/5 |
Personnages | 4,0/5 |
Intrigue | 5,0/5 |
Style | 2,0/5 |
Moyenne | 4,0/5 |
Info-livre : Sandrine Gatti par Vincent Brems

Editeur : Mellonia
ISBN : 978-3981864311
Pages : 248
Date de parution : 07/10/2019
Pour aller plus loin
L’auteur a gentiment répondu à ma question sur l’origine des expressions qu’on trouve dans le livre : La plupart des expressions sont liégeoises. Il y a quelques expressions sont flamandes ou allemandes mais que la plupart des gens comprennent à Liège.
Sur son site, Vincent Brems présente des photos de l’univers de Sandrine.
Vous pourrez aussi y lire le premier chapitre.