Il y a des livres dont on parle moins que d’autres et c’est bien dommage. Heureusement, le Prix des libraires 2020, décerné à Akira Mizubayashi pour Âme brisée, permet à ce livre de trouver une nouvelle audience.

L’univers narratif
Au japon à la fin des années 1930, quand les relations entre Chinois et Japonais se dégradent.
De nos jours en France, à Mirecourt et à Paris.
Peu de description dans ce livre, ce sont les personnages et leurs mots (quelquefois en japonais) qui vous entraînent ailleurs.
Les personnages
#Yu
Intellectuel japonais, il a créé un quatuor avec trois amis chinois. Il a un fils Rei.

#Jacque Maillard
Un luthier français passionné par son métier. Les plus grands solistes lui demandent de réparer leurs violons ou rêvent de jouer sur un de ses violons.
Crédit photo : photographe inconnu, amélioré par Dake et SuperManu sous licence CC BY-SA 3.0
#Hélène, la compagne de Jacques
Les personnages sont à peine esquissés, ce n’est pas vraiment leurs histoires que ce livre conte, plutôt les liens qui se tissent entre eux, aux hasards d’évènements sur lesquels ils n’ont aucune prise.
L’intrigue
En 1938 au Japon, des militaires envahissent la salle ou Yu et ses amis répètent. Rei, que son père a juste eu le temps de dissimuler dans un placard assiste à la scène et ne comprend que partiellement ce qui se passe. Le lieutenant Kurokami découvre la cachette de l’enfant. Sans un mot, il lui tend le violon, en pièces, de son père.
Des années plus tard, la compagne de Jacques Maillard, Hélène, attire son attention sur une jeune violoniste, Midori Yamazaki.

Il est vrai que, arrivée à ce point de ma lecture, je me suis demandé où l’auteur voulait en venir. Ne comptez pas sur moi pour vous le révéler, la surprise fait partie du plaisir.
Sachez que c’est un livre sur la résilience, sur la musique et sur ce qu’elle peut faire pour chacun de nous, un livre sensible et poétique. Un livre sur l’amour filial, sur une vie qui se construit même sur des ruines. Un coup de cœur.
Le style
Incipit :
« Dimanche 6 novembre 1938, Tokyo.
Bruit sec et tranchant des pas de bottes, grandissant, ralentissant. Quelqu’un marche, il s’est arrêté… Il a repris sa marche… Il s’est arrêté de nouveau. »
Citation :
« Mais j’ai voulu sauver tout ce qui était sauvable… C’est pour cela que j’ai voulu procéder lentement, très lentement, pas à pas, pièce par pièce, point par point. Je tenais à ce que chaque geste, chaque étape visant à réparer une partie de l’instrument soit parfait, sans bavure. »
Mon avis en résumé
Ce que vous allez aimer :
- L’intrigue
- Les personnages
- La douceur et la poésie du livre, qui démarre pourtant par un acte de barbarie.
- La surprise qui arrive au moment où vous vous demandez où l’auteur veut vous emmener.
Ce que vous pouvez regretter (ou pas) :
- Lire de longues pages avant de comprendre où va l’auteur.
Il fait partie des meilleurs livres parus en 2019. Âme brisée a été suivie de Reine de cœur (2022) et de Suite inoubliable (2023)
Mes notes
Univers narratif | 5,0/5 |
Personnages | 5,0/5 |
Intrigue | 5,0/5 |
Style | 5,0/5 |
Moyenne | 5,0/5 |
Info-livre : Âme brisée par Akira Mizubayashi
Editeur : Gallimard
ISBN : 978-2-07-284048-7
Pages : 256
Date de parution : 29/08/2019
Déception. La plupart des dialogues sonnent faux et souvent incompatibles entre personnages. Par contre l’histoire est belle. Trop d’ajouts de mots japonais. Un livre doit s’adresser à tous, trop de détails nuisent au rythme du récit…etc
Très envie de découvrir ce livre à la lecture de votre commentaire. Tous les ingrédients m’attirent !
Merci Laure